A l’occasion des élections municipales, une nouvelle forme d’action s’exerce à travers le « municipalisme ». Cette forme d’entrisme politique mérite toute notre attention, et nous nous devons de l’encourager au même titre que tous les autres moyens d’action et d’influence.

Mais notre pays jacobin est verrouillé par le haut, à l’Elysée. En conséquence, parmi les moyens les plus efficaces pour reprendre ce pouvoir dont le peuple est privé depuis trop longtemps, l’entrée dans l’arène politique nationale ne doit pas être laissée de côté.

Alors comme lors d’un assaut, où il faut savoir entrer par la fenêtre quand la porte est fermée, par la cheminée quand la cave est verrouillée, nous devons envisager d’aussi nous inscrire dans le champ politique – même si, en cet endroit mal famé, réside tout ce que nous honnissons.

A la fin, il s’agira toujours de rendre le pouvoir au peuple.

Mais ne nous voilons pas la face. Nous avons tous constaté ces derniers mois à quelles extrémités les potentats étaient capables de se rendre pour conserver leurs positions et préserver le confort de leur petite oligarchie : répression violente à coup d’armes de guerre contre des manifestants désarmés, commission d’actes violents sous faux drapeau, instrumentalisation de casseurs minoritaires et isolés, répression judiciaire disproportionnée, procès politiques non assumés, campagne de dénigrement systématique, usage des médias à but de propagande progouvernementale, harcèlements administratifs, dénis de droits fondamentaux, détournement de l’usage du droit contre la liberté d’expression, arrêtés préfectoraux partiaux, abus d’autorité, négations des droits élémentaires des citoyens, atteinte au droit de réunion, arrestations préventives, exploitation de contre-feux sociétaux et de terreurs sanitaires,… la dictature n’est pas En Marche ; elle est En Place.

Si l’objectif s’écrit en quelques mots - : gagner les élections présidentielles pour déverrouiller l’édifice au profit du peuple – la route est longue pour y parvenir. Longue et pavée d’embûches, de chausse-trappes et de pièges.

Les murs qui nous sont opposés sont hauts, très hauts.

La répression policière et judiciaire, la propagande gouvernementale, les interdictions arbitraires, les lois liberticides, la partialité partisane des médias agissent comme un plafond de verre au-delà duquel il sera difficile d’émerger.

Nous allons avoir besoin de tous les soutiens possibles – et dans ce "nous", sont inclus tous ceux qui liront favorablement ce programme -.

Nous pensons bien évidemment aux gilets jaunes de tout bord, mais aussi à tous les militants remplis d’espérances déçues depuis des décennies.

Nous pensons aussi à toutes les catégories de personnes qui font les frais des politiques économiques toujours plus austères et, en cela, nous pensons à pratiquement tous les salariés des corps de métiers floués par les derniers gouvernements.

Nous pensons aux chefs de petites entreprises désavoués dans leurs efforts, aux agriculteurs trahis année après année par les élus, par les banquiers et par les industriels vautours qui profitent sans vergogne de leur labeur, aux fonctionnaires qui sont toujours moins considérés et dont le point d’indice n’a pas bougé depuis plus de 10 ans, aux chômeurs dont le régime indemnitaire vient de prendre un coup de massue, aux militaires instrumentalisés pour des missions plus que litigieuses et toujours sous-payés, aux professionnels du spectacle et aux personnels du secteur bar-restaurant-hôtellerie largement déconsidérés lors de la crise sanitaire, aux personnels soignants, évidemment, qui, à force de ne pas avoir été écoutés, doivent désormais faire des compromis en une matière qui pourtant ne doit en souffrir aucun : la vie, aux avocats témoins privilégiés des incuries du système juridique, aux enseignants toujours pas reconnus et témoins de la déliquescence de l’enseignement en France, aux commerçants toujours plus taxés et réglementés, aux retraités, cible exutoire des ultralibéraux à l’affût de toute forme de solidarité, ... et à tous les laissés pour compte dans leur vie professionnelle.

Nous pensons à toutes les personnes qui savent que l’écologie, la vraie, n’est pas compatible avec une économie ultralibérale mondialisée où les ressources sont prélevées sans aucune volonté d’équilibre naturel et où le profit fait loi avant celle du vivant.

Nous pensons à tous ceux pour qui "être au monde" est plus important que "d’avoir le monde".