Le programme qui suit entend s’adresser à tous, à tous ceux qui constatent de façon criante, et parfois cruelle, que le pays va mal, à tous ceux qui vivent ce déclin dans leur chaire parce que leur chaire est constitutive de la France, à tous ceux qui gardent la mémoire vive de leur parents, grands-parents et ancêtres qui ont construit ce pays et qui ont parfois offert leur vie pour lui, à tous ceux qui veulent s’assurer que la Nation sera capable de prendre leurs enfants dans ses bras dès lors qu’ils ne seront plus là pour les chérir et les protéger, à tous ceux qui souhaitent un avenir digne pour leurs enfants.

A vous tous, françaises et français, posez-vous cette question devenue incontournable : de quoi est faite cette fatalité qui semble aspirer inexorablement le pays vers le bas ?

Car enfin les gloires, les succès petits ou grands, les objets de satisfaction, les bonnes nouvelles mêmes, ont depuis longtemps déserté notre quotidien.

Même si, ici ou là, certains trouvent encore à se réjouir de joies familiales, de succès sportifs ou artistiques, même si, ici ou là, quelques-uns sont parvenus à se ménager une niche professionnelle et sociale qui les préservent eux et leur famille, même si une frange de la population profite encore des "bienfaits" de la mondialisation, il est désormais difficile de nier que, pour la plupart d’entre nous, le déclassement est En Marche.

Et à tous ceux qui jugent ce tableau bien trop désespérant et désespéré, à ceux qui par insouciance ou aveuglement se bercent encore des promesses faites depuis 50 ans par les tenants de l’ultralibéralisme conquérant et les idéologues européistes, voyez où en est la France d’aujourd’hui propulsée par 3 générations d’énarques et de technocrates éminents.

Une France désindustrialisée, saignée par des décennies de délocalisation, de destruction de ses services publics, de recul d’acquis sociaux, de pillage des "élites", de rançonnement par la dette, une France qui est devenue incapable de soigner ses citoyens pour cause de fermeture par milliers de lits chaque année, par l’asséchement des ressources en personnels soignants et en matériel, une France qui parle de mobilisation nationale pour contrer un virus mais qui est incapable de produire masques, respirateurs, tests sans aides extérieures, une France incapable d’entretenir ses routes et autoroutes, incapable de gérer elle-même ses infrastructures (réseaux ferrés, télécommunications, eau, ...), une France incapable d’entretenir son patrimoine, une France dont les services sont systématiquement externalisés au profit d’intérêts privés sous-payant des précaires, une France dont les citoyens sont dépossédés de tout ce qui fait Commun, une France de chômeurs ou de travailleurs pauvres, une France déclassée, une France déshonorée ...

Pour être plus précis sur ce que peut et doit être un pays florissant, plus précis aussi sur l’escroquerie que représentent les promesses de l’ultralibéralisme, plus précis sur le hold-up systémique et soi-disant "légal" infligé par les ponctions par milliards via des dividendes livrés aux actionnaires et fonds de pensions étrangers, voici un rappel de ce que réalisait notre pays il y a quelques années :

A partir de 1945, nos parents et grands-parents ont reconstruit les réseaux d’eau, routier, ferroviaire et électrique, les barrages hydroélectriques, ils ont aussi construit à partir de rien le réseau téléphonique, les autoroutes, les aéroports (Blagnac 1953, Orly 1961), le Concorde 1967, les moteurs d’avion (SNECMA 1945), les grands terminaux portuaires (Dunkerque 1963, Fos-Antifer 1968, Saint-Nazaire 1969, Le Havre 1972), l’industrie digitale (Bull), électronique (Thomson 1966), électrique (EDF N°1 mondial, usine marémotrice de la Rance 1966), nucléaire (Framatome 1958), la Hague 1966, la métallurgie (Usinor 1948), le Rail (Alstom), les constructions navales (Le France 1961, Chantiers de l'Atlantique St Nazaire 1964), de grands ensembles HLM (1953-1977), le quartier de La Défense 1960, les Halles de Rungis 1969, RER 1977, modernisé les transports en commun, densifié l’éclairage urbain, créé la Sécurité Sociale, la CAF, le Planning Familial, conçu un maillage administratif dense (bourgs, préfectures, sous-préfectures qui avaient postes, centre des impôts, tribunaux, hôpital ou dispensaires, écoles), construit des universités, relancé le CNRS 1958, créé l’audiovisuel public (Maison de la Radio 1963, ORTF 1964, SFP 1974, INA 1974), construit les émetteurs (TDF), créé le BRGM 1959 (Recherches Géologiques et Minières), organisé l’entretien des forêts (ONF 1966), … sans compter toutes les réalisations toutes autant remarquables dans les régions et les territoires d’outre-mer.

Peut-on imaginer le gouvernement français d’aujourd’hui propulser un tel boum économique ? Non.

Le contraste entre l’œuvre titanesque de la France des Trente Glorieuses et la France soi-disant En Marche est saisissant… révoltant même.

Honte à tous les énarques, politiques et technocrates qui ont participé sciemment au démantèlement du pays. Car il s’agit bien d’un démantèlement. Comment qualifier autrement ce bilan désastreux ?

Et si rien n’est fait, nous assisterons à l’éviscération finale du cadavre français.

Parmi les grands faits d’armes notoires des fossoyeurs, on a eu :

- la vente d’Alstom Énergie (menée par Macron) qui place sous tutelle américaine la filière nucléaire française (par l’appropriation des turbines nécessaires à leur fonctionnement),

- la vente d'Alcatel et de ses brevets (par Macron) à Nokia (alors en perte de vitesse) contre promesses d'embauches et qui aujourd'hui licencie et délocalise,

- l’absorption de Technip (pépite française avec 60 ans de technologie et plus de 2.500 brevets) par l’américain FMC Technologies (projet soutenu avec force par Macron,

- le rachat (défendu par Macron) du cimentier Lafarge (n° 1 mondial) par son concurrent suisse Holcim

https://fr.sputniknews.com/economie/201901181039693071-technip-alstom-alcatel-crashs-airbus-facon-macron/

- le rachat des chantiers navals STX par l’italien Ficantieri

- la vente annoncée et à vil prix de Photonis (vision nocturne – matériel militaire) à l’américain Teledyne sous la condition dérisoire (demandée par Macron) que la Banque Publique d’Investissement (BPI) garde 10% du capital. Condition approuvée par l’américain.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/correze/brive/photonis-nouveau-collimateur-americain-teledyne-1888512.html

- le partage (envisagé par Macron) du siège de la France au Conseil de sécurité des Nations-Unis avec l’Allemagne,

- l’amplification des pertes de souveraineté en tout genre via la politique européenne de la France,

- la signature d’accords de libre-échange internationaux dont les concessions de la partie européenne sont le plus souvent faites sur le dos de la France,

- l’accueil (supervisé par Macron) de fonds de pension américain (Black Rock) dans la gestion des caisses de retraite françaises,

- la collaboration plus germano-française que franco-allemande dans les industries d’armement (voir chapitre Politique étrangère et défense nationale),

- la vente des aéroports de Toulouse, de Nice et de Paris (ADP),

- la prolongation des concessions autoroutières (prévue par Macron) au profit des intérêts privés,

- le laxisme en matière de protection des brevets et la naïveté en matière d’espionnage industriel (liste non exhaustive).

- l’abandon en 2019 du programme ASTRID (réacteur de 4ème génération – réacteur à neutrons rapides - promettant un rendement multiplié par 100 tout en utilisant et donc en recyclant les déchets nucléaires actuels – « recyclage dit infini » - dans des conditions de sécurité fortement améliorées – fission liquide -). https://fr.wikipedia.org/wiki/Astrid_(r%C3%A9acteur) / https://www.lefigaro.fr/sciences/nucleaire-le-patron-du-cea-justifie-l-abandon-d-astrid-20191023

Le démantèlement de la France est donc En Marche.