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Politique Etrangère et Défense Nationale |
D’après ce graphique édité par la banque mondiale et le FMI, on voit que dans 3 ans la France sera reléguée à la dixième place du Top 10 des économies mondiales. On voit aussi que l’Italie et l’Espagne en sont sorties depuis 12 ans, et que l’Allemagne et le Royaume Uni prennent le même chemin.
Le décrochage de l’Europe semble donc s’amorcer sérieusement au cours des années 90, après la signature du Traité de Maastricht et ses promesses de "mondialisation heureuse".
Pour autant, les places sur les podiums de l’économie ultralibérale ne sont pas l’objectif premier des populations qui n’aspirent qu’à vivre dignement et heureuses sur leur territoire.
Au vu de ce genre de graphique édité à tour de bras depuis des décennies, la vie des nations ne serait qu’une gigantesque compétition planétaire notée à coup de PIB, de chiffres du commerce extérieur, d’import/export, de parité monétaire et de concurrence technologique. Mais de bonheur et de dignité, il n’en est jamais question.
Certains s’en sont souciés. On a vu émergé le BNB (Bonheur National Brut), le BIN (Bonheur Intérieur Net), le PID (le Produit Intérieur Doux)… Sans grand succès. Pourtant les nations, si elles veulent continuer de se lancer des challenges, auraient fort à gagner en privilégiant ces indices qui tendent à évaluer le bien-être de leur ressortissants plutôt que les flux d’argent et de marchandises passant par des comptes bancaires soi-disant nationaux.
Mais la doxa ultralibérale mondialisée n’a que faire de ce genre "d’enfantillage". Pour elle, le sens de la vie n’est pas le bonheur mais l’accumulation de richesses. Et de vie, en est-il encore vraiment question ?
Comment donc parler de politique internationale si l’on privilégie le bien-être alors que toute la discipline est vouée aux trafics d’influences économiques et guerriers ?
Autonomie nationale
Avant tout, avant d’être happé par ces jeux de rapport de force délétères et mortifères, il faut affirmer que le meilleur moyen d’y échapper est de promouvoir tout ce qui favorise l’autonomie d’un pays et de sa population. En premiers lieux, les autonomies alimentaire et énergétique.
Réduire ses dépendances envers les autres doit être le premier axe d’une politique internationale raisonnée.
Au siècle dernier, jusque dans les années 70, la France était autosuffisante du point de vue alimentaire. Depuis les cultures vivrières autochtones en circuit court disparaissent inexorablement. Pire encore, la plupart de ses régions, prises une à une, étaient autosuffisantes sur leur périmètre. Aujourd’hui, elles n’ont, à tout crin, que quelques jours d’autonomie avant la rupture d’approvisionnement. Cette situation place chaque français sous une menace existentielle intolérable.
Du point de vue énergétique, le plan nucléaire, malgré toutes les critiques qu’il inspire à juste titre, permet encore à la France de prétendre à une relative autonomie. Mais la vente du secteur énergie d’Alstom (et des brevets afférents aux turbines) a mis sous tutelle américaine toute la filière. Pour rappel, cette vente, menée par Macron, permet désormais aux américains de General Electric d’exercer une pression absolue - à travers la maîtrise de la fourniture et de la maintenance des turbines nucléaires – grâce à cette production hautement stratégique qui n’aurait jamais dû sortir du giron national.
L’actualité récente a mis en évidence l’importance de l’autonomie et de l’autosuffisance dans des secteurs qui peuvent ne pas paraître à première vue primordiaux. L’exemple des masques chirurgicaux fait désormais école en la matière. Ainsi l’autonomie sanitaire est entrée dans les consciences au point que le président s’est vu forcé de prononcer ce mot tabou pour un ultralibéral : souveraineté. Il s’agissait (horreur et damnation !) pour la France de recouvrer sa souveraineté - sanitaire en l’occurrence -. Nous avons donc appris que la souveraineté sanitaire consiste en l’autosuffisance en matière de production de masques, mais aussi de tests, de réactifs pour les tests, d’écouvillons, de blouses de protection, de gants, de respirateurs, etc. Mais plus largement encore, il s’agit de rapatrier une large palette de productions de médicaments, et de toutes les fournitures d’usage courant et d’usage vital dans le cadre de l’exercice médical (anesthésiants, antidouleurs, ...).